La robotique : vers une baisse du nombre d’emplois ?

  • Par Virginie Gabet
    • 09 Sep 2021
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Robotique

La robotique : une aide à la production pour les tâches dangereuses ou complexes… et bien plus encore

L’intelligence artificielle peut-elle menacer nos emplois ? Les français sont mitigés face au développement des robots humanoïdes.

Seulement 45% des sondés se déclarent enthousiastes et espèrent que ce développement permettra de nous aider. Notamment en ce qui concerne les personnes atteintes d’un handicap (62%).


Avec les innovations actuelles en robotique, certains de ces espoirs sont déjà une réalité. Dans le domaine militaire, on utilise déjà des drones aériens, marins ou terrestres capables de réaliser des missions de surveillance et donc d’éloigner le soldat des zones dangereuses.

Mais avec l’explosion du marché du e-commerce, c’est dans la logistique que la transformation est la plus visible.

Les robots mobiles autonomes sont capables de prendre en charge la palettisation, la mise en caisse, l’empilage, le manutention... permettant de décharger les employés de tâches redondantes et difficiles.

D’après une étude de L’OCDE, un entrepôt doté de robots gère en moyenne 4 fois plus de commandes. Les entreprises sondées ayant recours aux robots sont ainsi moins disposées à délocaliser leur production à l’étranger.

Fin août, Elon Musk a présenté son projet de robot humanoïde conçu pour remplacer les humains dans les travaux dangereux.

Du coté de la grande consommation, c’est Xiaomi qui vient de lancer son cyberdog. Il est accessible au prix de 1500 dollars versus 74500 dollars pour la version développée par Boston Dynamics. La robotisation devient donc accessible au grand public.

Financement public de la robotisation : Une course dont il faut faire partie

Près d’un français sur 2 est opposé à la mise de place de financement d’innovations en matière de robotique par des mesures politiques.

Cette prise de position est encore plus forte lorsqu’on les questionne sur le financement de robots dans la fonction publique : 72% des français y sont opposés. Cette position fait écho à la crainte exprimée par 59% des sondés que ce développement des robots impliquent une baisse du nombre d’emplois.

En 2019, la densité de robots dans l’industrie française était de 177 pour 10 000 employés : un usage faible. Les leaders asiatiques et européens (918 pour Singapour, 346 pour l’Allemagne, 212 pour l’Italie) en sont bien plus friands.

Dans une étude de 2021, l’Insee nous apprenait que laugmentation de la robotique dans les entreprises française demeure faible, passant de 27% en 2018 à 31% en 2020.

La France affiche un retard sur ce plan alors même que l’automatisation contribue à améliorer la compétitivité des industries.

Si l’on n’arrive pas à maintenir la compétitivité de nos industries françaises, nous nous exposons à un risque de délocalisation.

Cependant, la robotisation a un coût qu’il est parfois difficile pour les entreprises de supporter seules.

Plusieurs dispositifs de subventions sont mis en place en France pour soutenir les entreprises industrielles.

On peut citer l’aide à l’investissement de transformation vers l’industrie du futur mis en place dans le cadre du plan de relance.

Cette dernière a connu un gros succès qui a reçu près de 7 800 demandes pour un montant d’investissements de plus de 2,7 Md€ (demandes émanant à 95% de PME).

Les industriels ont bien saisi l’enjeu de compétitivité lié à cette modernisation de leurs outils, mais ont besoin d’aides pour les financer.

Ces financements sont indispensables pour rattraper les investissements massifs faits en la matière par les grandes nations industrialisées.

La Corée et ses 52M millions d’habitants, a investi 113 millions de $ dans le robotique en 2020. De so côté, l’U.E par son programme « robotics-related work program » va investir un peu plus de 240 millions de dollars.

Le Japon et ses 1,21 milliards de dollars en 2020 d’investissement de soutien à la filière, ou les USA et ses 43 milliards via la Nasa et la Défense révèle encore un peu plus l’importance du financement de la recherche dans ce domaine.

Des craintes à propos du développement des robots humanoïdes : Des réponses existent déjà.


59% des interrogés craignent que la robotisation accélère la diminution du nombre d’emplois.
On sait pourtant que cela permettrait de relocaliser des productions, voire comme l’OCDE l’a identifié, de freiner les délocalisations de lignes de production.

Les valeurs ajoutées et les gains de productivité seront réinvestis dans le développement d’autres outils, la maintenance ou la croissance des entreprises sur de nouveaux marchés.

Ainsi certaines simulations de Oxford Economics prédisent qu’une hausse de 30% du nombre de robots au niveau planétaire mènerait à une hausse de 5 trillions de dollars du PIB mondial.

En France les plans « industries du futur » évoqués plus tôt ou le renouvellement du plan « French Fab » dans le cadre du plan de relance, qui permet lui de prêter jusqu’à 500 millions d’euros aux entreprises , constituent un coup de pouce non négligeable pour cette robotisation. Pour accélérer l’accès à ces financements le recours à des consultants rompus à l’exercice permet aux entreprises de se concentrer sur les plus-values de cette robotisation dans leur production.

23% des français viennent à craindre l’impact écologique de ces robots. Cependant, les ressources nécessaires à produire le robot ou à l’alimenter tendent à faire oublier son potentiel impact positif sur l’environnement quand on prend en compte sa durée de vie : Un robot n’a pas besoin de lumière, de chauffage, d’air conditionnée ou d’eau et ce tout au long de sa « vie ».

Retrouvez l’émission BFM dédiée sur ce lien


Références

https://www.oecd.org/industry/C-MIN-2017-5-EN.pdf
https://ifr.org/ifr-press-releases/news/robot-race-the-worlds-top-10-automated-countries
https://www.insee.fr/fr/statistiques/5356737

Auteur

Virginie Gabet

Directrice Adjointe Conseil CIR Grand Est

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