Encore peu exploité par les industriels, le dispositif CEE (certificats d’économies d’énergie) reste pourtant un outil crucial pour financer les travaux de rénovation énergétique. Dans un environnement réglementaire en constante évolution, l’amélioration énergétique dans l’industrie est plus que jamais une nécessité.
Quelles sont les motivations des industriels pour réduire leurs consommations d’énergie ?
De nombreuses raisons incitent les industriels à réduire leurs factures énergétiques. Le prix de l’électricité a triplé en 2020, celui du charbon a quadruplé, tandis que le coût du gaz a également augmenté. Dans le même temps, le contexte politique incite à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre. L’Europe, ainsi que le gouvernement français, ont fixé des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à horizon 2030 et 2050 avec, à la clé, des incitations financières pour les industries qui s’engagent. “Intégrer une démarche d’amélioration de son management de l’énergie et de décarbonation de ses activités au cœur de sa stratégie est nécessaire pour répondre aux nouvelles obligations légales et fondamentales pour gagner en compétitivité et rester dans la course” décrypte Pascal Deniau, Responsable Transition Énergétique Industrielle chez Leyton. Pour lui, aucun doute, “il est grand temps d’agir ! Dans l’industrie, les émissions de CO2 ont été réduites de 1,4% par an entre 2013 et 2019 alors qu’elles devraient désormais diminuer annuellement de 4,1% d’ici à 2030 pour respecter la trajectoire attendue.”
Les CEE, un outil à disposition des industries pour financer ses travaux de rénovation énergétique
Issu de la loi de juillet 2005 de Programme fixant les Orientations de la Politique Énergétique (loi POPE), le dispositif des CEE vise à récompenser financièrement des travaux d’économies d’énergie. Celui-ci peut couvrir de 10% à 12% du prix d’investissement. Des bonifications peuvent aussi s’ajouter à cette couverture. Ce dispositif, régit par le Ministère de la Transition Écologique, s’applique notamment aux industriels. Des fiches liées aux opérations standardisées permettent de créer des mesures d’économies d’énergie. Celles-ci sont organisées par secteur et fixent notamment, les montants forfaitaires d’économies d’énergie en kWh cumac. “Aujourd’hui, il existe 218 fiches de travaux permettant une couverture de l’investissement à réaliser et 33 d’entre elles concernent le secteur de l’industrie”, précise Pascal Deniau.
Retrouvez le top des fiches CEE pour l’industrie, conformément au 49ème arrêté, sur notre page dédiée.
> En amont du projet
Si 15% des professionnels de l’industrie interrogés ont l’intention de moderniser leur chaine de valeur d’ici 3 ans, le dispositif des CEE, qui pourrait les aider à y parvenir, reste sous-exploité.
En effet, selon l’étude menée par Leyton et l’Usine Nouvelle réalisée en septembre 2022, “si 59% des industriels pensent qu’une stratégie bas carbone passe par la réduction de leurs consommations énergétiques, seulement 23% utilisent ou comptent utiliser le dispositif des CEE pour y parvenir”. Pascal Deniau reste confiant, “ il faut que les acteurs présents sur ce marché aillent à la rencontre des industriels. Ils doivent leur parler de ce dispositif”. La proactivité est de mise : “nous devons intervenir en amont du projet. C’est-à-dire s’asseoir avec le responsable de projet et l’aiguiller en lui disant si les actions qu’il souhaite réaliser seront ou non éligibles aux CEE “. Leyton a notamment pour mission de réorienter les projets de manière à ce qu’ils puissent répondre aux besoins des industriels tout en restant dans le cadre du programme. Il est également en mesure de participer au processus de demande de création d’une nouvelle fiche, ou de recherche de financements non-dilutifs. “Nous ne sommes pas des pure players CEE. Notre expérience depuis 25 ans est large: nous accompagnons les organisations publiques ou privées à maîtriser leurs coûts afin de dégager des marges de manœuvre financières pour pouvoir investir dans leur outil de travail pour limiter entre autres, les impacts environnementaux”, résume Pascal Deniau.
> Exemples de réussites
Les modèles de réussite sont nombreux. “Nous avons récemment conseillé un industriel dans le cadre de la construction d’une usine de fabrication de batterie électrique en France. Entre le montant qu’ils avaient initialement estimé et celui que nous avons sécurisé, la somme est passée du simple au double, résume le spécialiste de chez Leyton. En intervenant en amont, nous souhaitons donner toutes les chances à un projet audacieux, innovant et louable d’aboutir, plutôt que de le voir s’arrêter à cause de coûts initiaux rédhibitoires. Notre rôle est de garantir à nos clients un bénéfice maximal et un soutien sans faille sur leur route vers un progrès durable.”
Retrouvez la liste des meilleures opérations éligibles aux CEE dans l’industrie ici.
