La sécurité et la surveillance en ligne

  • Par Teoman Atamyan
    • 12 Mai 2021
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Une femme devant un écran analysant du code

Face à l’insouciance des jeunes, l’évangélisation de la cyber sécurité doit redoubler

Sur le sujet de la sécurité, les 18-24 ans sont les moins vigilants lorsqu’il s’agit de poster des éléments relatifs à la vie privée sur internet ou les réseaux sociaux. 72% postent sans se méfier contre 49% pour l’ensemble des sondés. Une telle insouciance chez ceux qui devraient être les plus concernés pose question.

L’évangélisation de la cyber sécurité doit donc redoubler, pour changer les comportements. Premières concernées, les entreprises doivent s‘en emparer. Comment en effet celui qui ne protège pas ses données personnelles pourrait-il être attentif à la sécurité digitale dans son activité professionnelle…

D’autant qu’avec la 5G et les IOT, les cyberattaques auront demain encore plus d’impact sur notre intégrité physique. Les salariés d’ailleurs ne souhaitent pas (à 68%) que leur employeur puisse examiner les contenus sur leur téléphone ou leur ordinateur, et près d’un sur trois (27%) se sent même surveillé.

Il est paradoxal bien sûr de vouloir être protégé tout en continuant à poster sans se soucier.

L’enjeu est donc culturel. C’est pourquoi l’éducation nationale travaille sur l’intégration de programmes cyber, et ce dès le collège, mais il faut aller plus vite et c’est l’entreprise qui aujourd’hui peut instaurer un vrai « réflexe » cyber sécurité.

Les Français veulent plus de surveillance numérique, une aubaine pour l’innovation

En plein débat passionnel sur le projet de loi « relatif à la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement », une majorité de Français souhaitent un recours plus important aux outils de surveillance numérique dans les politiques de sécurité. 61% des sondés estiment en effet que la France ne les utilise pas assez.

Toutefois le sujet -qui touche à l’utilisation d’outils intrusifs- divise clairement. 52% des sondés souhaitent ainsi que le pays recoure aux algorithmes de surveillance des sites internet consultés, mais 47% sont contre. 50% soutiennent le recours à la reconnaissance faciale, mais 49% sont contre. Et 65% sont contre l’utilisation des logiciels mouchards, 33% pour.

Les outils digitaux pour contrer la menace sécuritaire rassurent, ou font peur. Normal, la cyber guerre est une réalité. Depuis la déclaration en janvier 2020 de la ministre de la Défense Florence Parly, le cyber est désormais une « arme » que la France pourrait utiliser à des « fins offensives ».

Dans ce contexte, les entreprises qui développent ce type de technologies ont donc un boulevard devant elles. Nous le constatons au quotidien chez nos clients de la Tech, les défis sécuritaires à relever boostent déjà l’innovation. Pour les particuliers comme les entreprises, les systèmes intelligents de détection de fraudes ou de crimes bénéficient désormais de technologies très avancées d’Intelligence Artificielle, de Machine Learning, ou encore de Big Data.

Sécurité : face aux ravages potentiels des attaques, les entreprises doivent davantage s’assurer

Sur un sujet aussi sensible une majorité s’en remet au régalien pour défendre le pays contre les cyberattaques : 71% des sondés souhaitent ainsi que l’État subventionne et finance l’accès aux outils de cyber sécurité pour les entreprises.

Il subventionne déjà indirectement ces technologies. Des investissements importants de R&D sont pris en charge via le Crédit Impôt Recherche – qui reste absolument déterminant pour nos entreprises- mais également via certaines aides et subventions à l’innovation. La BPI a ainsi créé un appel à projets pour un concours Grand Défi cyber sécurité.

De même, une vaste majorité de Français (67%) souhaite également que la loi oblige les entreprises à souscrire des assurances contre les attaques. C’est là un sujet clé car l’Europe encaisse à peine 10% des primes d’assurances cyber dans le monde. La France perçoit ainsi moins de 100 millions d’euros sur un total de 4 milliards de primes encaissées.

Les entreprises sont trop souvent inconscientes de leur exposition. Un constat d’autant plus surprenant qu’en Grande Bretagne 99% des risques cyber assurés ont bien été indemnisés, selon l’association des assureurs britanniques. A méditer quand on sait que la France a connu en février 2020 son premier redressement judiciaire suite à une attaque informatique, celui de la société Lise Charmel.

Auteur

Teoman Atamyan - Directeur Innovation Leyton
Teoman Atamyan

Directeur Innovation

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